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Echoes of Prince – Dans l’ombre du Kid de Minneapolis – Interview part II

Echoes of Prince

Il y a quelques mois, je vous présentais Malca et son projet solo, il est maintenant temps de vous présenter Malca, aka Prince certains samedis soir, au sein du groupe Echoes Of

Mais avant de vous laisser avec les réponses du petit Prince du New Morning, je tenais à écrire quelques mots pour vous présenter à ma façon, avec mon regard et ma sensibilité, ce groupe qui occupe une place si particulière dans mon coeur. 

Sans reprendre l’histoire de mon amour inconditionnel pour Prince de 0, il me semble important de commencer cette histoire en rappelant que… j’aime vraiment beaucoup cet artiste depuis maintenant pas mal de temps. 

Soit. 

Mais un peu de contexte peut aider : 

Alors imagine toi,… Non. Imagine moi, couché sur mon lit, affalée dans mon canapé, assise sur ma chaise de bureau, sur un banc de la cours de mon école ; 

une jaquette d’Emancipation, de Purple Rain, de Around the world in a day à la main ; 

un ordinateur au bout des doigts ; 

les yeux rivés sur mon smartphone, 

regardant pendant des heures, et des heures, des clips, des lives, des films, du musicien que je considère comme étant le plus talentueux au monde. Nous sommes alors en 2013, j’ai 15 ans, et ce que j’aime faire, c’est imaginer cet homme dans son studio situé de l’autre côté de l’atlantique dans un coin froid du Minnesota. Mais c’est aussi de m’imaginer au concert de cet homme, aux morceaux qu’il pourrait jouer, au groupe qui pourrait l’accompagner, aux vêtements que je pourrais porter, aux gens que je pourrais rencontrer. 

Et maintenant, imagine moi, assise sur le banc de l’abri-bus du parc de procé à Nantes (oui je sais c’est précis, on est comme ça aujourd’hui) recevant par SMS, une capture d’écran d’un tweet disant “Le musicien de génie Prince est mort à l’âge de 57 ans”. Après avoir écarté la thèse d’une très mauvaise fake news, le monde s’effondre littéralement autour de moi. Tout à coup, pour la première fois de ma vie, je me trouve en face d’un “jamais plus”. Jamais plus je ne pourrais penser à ce qui occupait mon esprit 90% du temps. Il n’y aura pas de vêtements, il n’y aura pas de groupe, il n’y aura pas de setlist, puisqu’il n’y a plus de Prince quelque part dans un coin perdu du Minnesota. Puisqu’il n’y a plus de Prince nul part. 

Et ce qui, pour le moment, n’a l’air d’avoir aucun rapport avec le sujet du jour, en a plus que jamais un. 

Un an après la mort de Prince, mon ami m’emmène au concert d’un groupe jouant en banlieue parisienne. J’ai 19 ans, je ne sais pas bien qui sont ces gens, ni pourquoi ils jouent cette musique que j’ai toujours rêvé d’entendre en live, mais je sais que ça fait du bien. Ça fait du bien de danser, de chanter, de fermer les yeux quelques secondes et de s’imaginer au Zénith assistant au concert tant désiré. 

Un an plus tard, j’assiste de nouveau à un concert de ce fameux groupe, et je découvre le bonheur de partager des moments avec d’autres fans de Prince, et l’excitation d’écouter mes titres préférés en Live. Et toutes ces choses, dont j’avais dû faire le deuil se sont finalement réveillées. 

Je me laisse songer : “Et si je mettais ces chaussures là au prochain concert d’Echoes of Prince”, 

Ou, je me surprends à défendre ma place au « first row » comme si je jouais ma vie. 

Let’s Pretend ! A qui ça peut bien faire du mal ? 

Alors pendant quelques soirs par an, prétendons que nous sommes à un concert de Prince, prétendons qu’on soit en face du tout nouveau groupe de Prince et que le principal protagoniste, a un peu changé de tête. 

Prétendons, que tout ça est réel ! Et on peut se le permettre, car sur scène, il n’y a que de l’honnêteté. Nous sommes face à des musiciens qui justement ne prétendent rien et jouent avec leur propre sincérité et n’essaient d’imiter personne. Et c’est justement ce qui fait qu’on y croit !

Aujourd’hui, j’ai vraiment le coeur plein d’amour pour tous ces gens qui pendant quelques heures font vivre la musique de Prince. Parce que ok, ils ne sont peut-être pas aussi talentueux que les Revolution ou les NPG, mais parfois il n’est pas nécessaire d’être un génie pour faire vibrer les gens et pour offrir un concert vrai, touchant, qu’on aurait envie de voir et de revoir. Parce que la musique ne passe pas que par le technique et le cerveau, mais aussi (et peut-être surtout) par l’intention et par le coeur. 

Sur ce, je vous laisse avec la deuxième partie de l’interview de Malca : 

Echoes of Prince
Photo par : Margaux Rodrigues

Comment t’es tu retrouvé dans le projet Echoes Of ? 

A l’époque c’était un groupe de Funk qui s’appelait Solyl-s, on s’est rencontré en 2013. Je faisais mon tout premier concert en tant que Malca, et eux jouaient juste après nous. Ils m’ont tous mis une claque. J’étais sur le cul de voir des mecs qui avaient mon âge et qui jouaient aussi bien. On est devenu trop proche tout de suite c’était vraiment un coup de foudre. 

Le groupe s’est un peu constitué dans un endroit où je trainais tout le temps qui s’appelait la Canopé, un studio d’enregistrement où il y avait pleins de musiciens. Je les amenais à chaque fois pour frimer parce qu’ils jouaient super bien. 

A cet endroit, il y avait des jams qui étaient organisées tous les vendredi, à chaque fois qu’on jouait ensemble c’était incroyable. Mais à l’époque on n’avait pas vraiment de projet où on pouvait jouer ensemble, eux avaient Solyl-s, et moi j’avais mon projet solo. 

Un jour, ils sont venus me voir, pour me parler d’un projet qu’ils avaient en tête. Faire un groupe qui jouait la musique issue de différentes villes des Etats-Unis. Ils se souvenaient d’un morceau de Prince qu’on avait joué ensemble, où ils m’avaient trouvé fou dedans. Donc ils m’ont proposé de faire Echoes of Minneapolis. 

Et on a fait un premier concert dans un petit bar qui s’appelait les disquaires. C’était fou ! Il y a avait 150 personnes environ et on a tout déchiré. A l’époque on jouait plein de morceaux de The Time, d’André Cymone, de Prince évidement. Actuellement, c’est mon projet de scène préféré parce que je peux avoir un lâcher-prise total. 

Les fans de Prince sont exigeants, comment tu le ressens ? 

95% des fans de Prince, je les kiffe vraiment. Parce que c’est des gens qui sont vraiment passionnés, qui sont capables de se dire “c’est pas ouf mais c’est quand même pas mal”. Je serais ridicule si j’essayais d’être Prince, on voulait vraiment éviter de faire un tribute un peu ringard. 

J’aime les fans de Prince parce qu’on a la même idole, on a plein de trucs à se raconter. Mais c’est aussi la première fois que je me retrouve devant des mecs un peu agressif, qui sont là à me dire “tu lui arrives même pas à la cheville”. Et y a des gens qui croisent les bras et qui ne sont pas contents parce que tu ne joues pas comme lui. Mais heureusement qu’on ne joue pas comme lui ! Prince a bossé toute sa vie pour être lui, nous on a tous une vie à côté.

Et je pense que pour le temps qu’on y consacre, on propose vraiment quelque chose de bien et je pense même pouvoir dire qu’on est le meilleur groupe qui reprend Prince en France. Et quand des fans de Prince nous le disent, c’est juste extraordinaire.  

Echoes of Prince
Photo par : Margaux Rodrigues

As-tu déjà vu Prince en concert ? 

Non, je ne l’ai jamais vu en live, mais j’aurais adoré. C’est un grand regret, car pour moi Prince écrit des morceaux qui sont faits pour être joués. Quand des djs passent Prince on passe évidemment un bon moment, mais ça prend vraiment une autre dimension quand les morceaux sont joués en live. Alors que tu prends les disques de types comme Michael Jackson (pardon pour la dualité bête et méchante) la version CD peut se suffire à elle-même !

Mais généralement, je ne vais pas voir beaucoup de concerts, parce que j’ai peur de la foule. Et je pense que ça doit être une pathologie qui m’a poussé à être sur scène et pas dans la fosse. 

Pourquoi Echoes of Minneapolis s’est transformé en Echoes of Prince ?

Echoes of Minneapolis c’est un concert, et Echoes of Prince c’est un spectacle. 

Moi je voulais absolument rester à Echoes of Minneapolis personnellement, mais pour la lisibilité, on nous a conseillé d’appeler ça Echoes of Prince. Pour que le grand public comprenne qu’il s’agisse d’un spectacle hommage à Prince. 

On a fait un spectacle pilote à Saint Maur, où on a essayé de pousser le truc et d’aller plus loin dans notre approche du show. 

Maintenant il n’y a quasiment que des morceaux de Prince dans la setlist, contrairement à la toute première fois où j’avais assisté à votre concert. C’est un choix ?

C’est vrai qu’à l’époque, on tentait plus de choses. Ce soir là, j’étais arrivé sur scène, les gars avaient changé toute la setlist, avec pleins de morceaux que j’avais pas répété. Mais c’est vrai qu’on avait tenté des trucs, il y avait Love Bizarre, des titres de l’album musicology… 

J’avais pas été très bon il me semble.

On a beaucoup progressé depuis cette époque, aujourd’hui, on est vraiment dans l’optique de travailler une setlist précise, avec 20/25 morceaux où on sait qu’on casse tout ! 

Mais non, on va évidemment rejouer des morceaux de The Time, de André Cymone, j’adore vraiment! Globalement, je suis plus fan du Prince des année 80.

Set list Echoes of Prince – 2019

Erotic City

Sexy Dancer

Wanna Be Your Lover

Head

Just Another Sucker – 94 East

Billy Jack Bitch

Let’s Work

DMSR

Do Me Baby

I Feel For You

Controversy

Purple Rain

Medley
Pop Life


Merci à Margaux Rodrigues pour l’iconographie : @margauxrodriguesmusic

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